mardi 4 novembre 2014

Le Bal des Vampires - Le Musical, de Roman Polanski (2014)

Le Bal des Vampires : Le Musical, uniquement au Théâtre Mogador du 16 octobre 2014 au 5 juillet 2015, mis en scène par Roman Polanski, avec Stéphane Métro, Daniele Carta Mantiglia, Rafaëlle Cohen, David Alexis (~ 2h30min hors entracte)

Synopsis

Dans un petit village de Transylvanie, Sarah, la fille de l’aubergiste, est enlevée par le mystérieux Comte Von Krolock. Lorsque le professeur Abronsius et son assistant Alfred arrivent au château du Comte pour sauver la jeune fille, ils ne se doutent pas que la demeure abrite de nombreux suceurs de sang venus pour assister au Bal des Vampires…

La critique de Ventus

17 ans après sa première représentation en Autriche et plus de 7 millions de spectateurs à travers le monde, le musical inspiré du Bal des Vampires de Roman Polanski pose enfin ses valises à Paris au Théâtre Mogador grâce à la société Stage Entertainment qui avait entre autres amené à Paris les musicals Le Roi Lion, Mamma Mia ou encore plus récemment La Belle et la Bête. Il faut tout d’abord avouer que les craintes autour de ce spectacle étaient de mise, cependant, elles s’évanouissent très vite dès les première minutes du spectacle qui conserve le ton parodique du film dont il s’inspire. En effet, l’humour est présent durant tout le spectacle que ce soit au travers de certains personnages comme le père Chagall, dont chaque réplique amène forcément au rire (on retiendra notamment celle du vampire juif) ou grâce aux situations rencontrées par le professeur Abronsius et Alfred.


En ce qui concerne la mise en scène et les décors, c’est un sans-faute. En effet, ces derniers sont tout bonnement impressionnants du début à la fin, qu'il s'agisse de l’auberge des Chagall, décor de plus de six tonnes et tournant sur lui-même - permettant ainsi un enchaînement des scènes plus que limpide - ou encore des décors gothiques constituant le château du Comte dont on retiendra une galerie de portraits particulièrement vivante et un cimetière relativement effrayant. Coté mise en scène, Polanski la maîtrise sur le bout des doigts en nous offrant des scènes plus que réussies, occupant aussi bien l’intégralité de la scène de Mogador que la salle de spectacle (il ne sera ainsi pas surprenant que vous trouviez quelques vampires déambulant dans les rangées de sièges durant la représentation) et sublimées par les chorégraphies de Dennis Callahan et les 230 costumes et 150 perruques qui constituent le show.


Du côté des chansons, la partition de Jim Steinman et le livret de Michael Kunze font mouche et alternent entre morceaux rock et quelques ballades plus douces,  avec notamment une reprise de la célèbre chanson Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler (rebaptisée ici Cette Nuit Restera Eternelle) qui risque de vous suivre durant plusieurs jours après avoir assisté à une représentation du spectacle. Cependant, bien que les chansons soient bonnes, on pense notamment aux titres Le Grand Air, De l’Ail !, Pour Sarah ou encore Le Bal des Vampires, aucune n’arrive réellement à se démarquer des autres si bien qu’en dehors du titre phare qui revient (un peu trop) souvent, aucune ne nous marque réellement et c’est là le seul point faible du spectacle.


Le casting, quant à lui, est un sans-faute ! Chaque personnage semble avoir été fait pour le rôle qui lui a été attribué qu'il s'agisse de Daniele Carta Mantiglia - interprétant Alfred l’amoureux transi et légèrement trouillard de la jeune et candide Sarah interprétée par la douce Rafaëlle Cohen - ou encore du couple Chagall formé par Solange Milhaud et Pierre Samuel, véritable vecteur comique du spectacle notamment à travers certaines interventions de la belle Moniek Boersma dans le rôle de Magda. On retiendra également la "maîtresse" du père Chagall et de Guillaume Geoffroy dans le rôle du bossu Koukol. Côté vampires, là aussi nous sommes servis grâce à l’interprétation magistrale du Comte Von Krolock joué par le très imposant Stéphane Métro qui vole la vedette à ses partenaires chaque fois qu’il entre en scène. On pourra toutefois regretter la très faible présence du personnage d’Herbert, le fils ouvertement homosexuel du Comte, interprété avec humour par Sinan Bertrand. Enfin, il convient d'attribuer une mention spéciale à David Alexis, véritable pile électrique dans le rôle du professeur Abronsius, dont la rapidité de diction nous a littéralement laissés sans voix et qui permet au personnage de remporter instantanément l’adhésion du public.

En bref, « Le Bal des Vampires – Le Musical » est une excellente surprise grâce au respect et à l’hommage apportés à l’œuvre de Polanski et également grâce à des acteurs impeccables et une mise en scène à couper le souffle. Le spectacle de la saison 2014/2015 à n’en pas douter !

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