lundi 20 avril 2015

Lost River, de Ryan Gosling (2015)

Lost River, réalisé par Ryan Gosling, avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain De Caestecker, Matt Smith, Ben Mendelsohn, Eva Mendes (1h35min)

Synopsis

Billy - mère de famille endettée - et son fils Bones cherchent à payer le crédit qui leur permettra de conserver leur maison dans une ville que tout le monde abandonne...

La critique de Powell

Il était attendu au tournant, Ryan. Le jeune premier à qui tout réussi. Son talent d'acteur n'étant plus à prouver, c'est derrière la caméra que nous le retrouvons en ce mois d'avril 2015. D'emblée, on le sent, le premier film de Ryan Gosling transpire les influences : Refn, évidemment, le mentor du néo réalisateur, mais aussi Lynch, et Carax. Mais là où certains se contenteraient de copier les illustres aînés, Gosling lui ne fait que s'inspirer et y ajoute une patte, pas toujours très adroite certes, mais qui a le mérite de conférer une âme au film. Et pas n'importe quelle âme, une âme enfantine. Et ça se sent. Lost River est un conte, terrible parfois, mais souvent touchant.

Le jeune réalisateur s'en sort bien au niveau technique. La réalisation de Lost River est hyper stylisée, comme chez Refn, lumières tamisées, néons et autres musiques électroniques bercent le film. Et si la bande originale ne deviendra pas culte comme celle de Drive, elle n'en est pas moins aboutie. Gosling n'invente rien. N'allons pas chercher de "claque esthétique". Konbini fait ça très bien douze fois par semaine. Tout n'est pas parfait dans ce film, il n'y a ni la maitrise de Refn, ni les acteurs géniaux de chez Carax, ni la maestria scénaristique d'un Mulholand Drive. Et au fond, est-ce important? C'est l'imperfection de ce film qui est touchante, sa naïveté, ce côté cauchemar de petit garçon, avec son méchant d’opérette, ses lieux désaffectés, les deux amoureux voulant sauver le monde.

Lost River est un film envoûtant. Un peu à la manière du dernier Jarmush Only Lovers Left Alive, Lost River s'achève en laissant l'impression que nous sortons d'un rêve. Il ne faut pas y chercher de métaphore de la crise économique, ou de réflexion sur la vie. Non. Il faut uniquement accepter d'être spectateur, s'asseoir dans la salle obscure et se laisser plonger dans le film, comme un enfant se laisse plonger dans une histoire avant de dormir. Peut-être que Ryan Gosling va se mettre à faire des films plus réalistes, plus "mûrs". Est-ce une bonne idée ? Affaire à suivre. Mais ce coup d'essai est une réussite, un songe qui emporte le spectateur. Pour cela Ryan, je te remercie.

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